
Dans le football comme dans le cinéma, réaliser un chef d’oeuvre est une tâche extrêmement difficile. Tenter d’en réaliser deux relève de l’exploit ! Si le premier passage de Zidane au Real avait été un film, celui-ci ferait partie de ceux qu’on forcerait nos enfants à regarder, tout en leur expliquant que leurs films actuels ne sont que des soupes commerciales fades.
Donc lorsqu’on tombe sur la bande annonce de la suite de ce genre classique, on est à la fois très très excité… et assez sceptique.
Les suites sont rarement meilleures que les originaux. Souvent elles sont plus motivées par le gros succès commercial du 1er volet et son potentiel financier que par une réelle inspiration. Ici, pour son réalisateur, Florentino Perez, créer un deuxième épisode de “Zidane, Entrenador del Real Madrid” était plus une question de survie. Éliminé des coupes d’Europe et d’Espagne et totalement distancé en championnat, le Real Madrid avait devant lui 3 mois de matches sans réel intérêt ou challenge.
Mécontent du manque de résultat, de caractère voire de fierté de son équipe, les supporters madrilènes ne voyaient plus l’avantage de se déplacer pour regarder une équipe aussi médiocre semaines après semaines. La période de mercato étant clôturée, l’attraction qui allait pouvoir raviver la flamme du madridismo n’aurait pu se trouver sur le terrain. Non, cette attraction, elle ne pouvait venir que d’ailleurs. Et M. Perez le savait. Il a fait appel à son homme providentiel, à l’homme qui a conquis le Bernabeu d’abord en tant que joueur, ensuite comme entraineur. Le seul qui avait les épaules pour donner l’impression aux socios qu’il pouvait encore sauver les meubles, Zinedine Zidane.
L’annonce de la suite est lancée
Le 1er épisode, qui a connu le succès et la gloire, avait débuté 3 années plus tôt dans des circonstances plus ou moins similaires, après le licenciement d’un coach en raison de résultats décevants. Je dis plus ou moins parce que l’acteur principal de ce 1er volet ne participera pas à cette deuxième aventure. Cristiano Ronaldo a décidé d’aller écrire une nouvelle histoire. Ou plutôt continuer la sienne ailleurs, pour éviter qu’elle ne soit trop attachée à cet épisode glorieux du Real Madrid de Zidane, et qu’elle se résume plutôt à sa propre grandeur. Et sans les performances de CR7, Zidane manque d’un énorme atout, ce qui pourrait valoir à cette suite d’être mauvaise. Aussi mauvaise que “Astérix aux jeux olympiques”, par exemple, dans lequel il a lui-même joué, sous le nom de Numerodis.

Et c’est la question que lui ont posé plusieurs journalistes lors de sa « deuxième-première » conférence de presse en tant que nouveau coach : « N’y a-t-il pas un risque de faire moins bien que la fois passée ? »
La réponse du coach est claire : “je ne pense pas au passé, ça n’a jamais été ma manière de fonctionner. Aujourd’hui, je suis focalisé sur mon équipe et le meilleur moyen de bien finir la saison. Il reste onze matches à jouer en Liga pour bien terminer et préparer la saison prochaine.”
Préparer la saison prochaine donc. Voici l’objectif principal : Construire un nouveau Real qui, après cette saison loin d’être satisfaisante, pourra espérer retrouver le succès. Ce mercato sera décisif pour Zizou. Faire de son retour une suite digne du Parrain II ne dépend que de lui. Et tout comme dans le 2ème volet de ce classique de Francis Ford Coppola, il faudra mélanger l’ancien avec le neuf.
Il faudra premièrement le côté historique des scènes de Vito Andolini. Dans le rôle du jeune Vito, fondateur de l’empire de la famille Corleone, on doit retrouver les cadres ayant fondé la dynastie du Real de Zizou (Modric, Carvajal, KB9, Casemiro entre autres). Le défi sera de leur faire retrouver leur flamboyance, leur rage et qualité de jeu qui leur avaient permis de kidnapper la Ligue des champions pendant plus de 1000 jours.
Mais plus important, il faudra y ajouter de la fraîcheur. Du Michael Corleone. Des nouveaux boss dans ce groupe. Et pour redorer le blason d’un Real Madrid qui n’acceptera jamais une deuxième saison blanche de suite, les noms de Hazard, Mbappe, Neymar, Harry Kane ou encore Eriksen sont ceux qui retentissent le plus. Que des joueurs très talentueux, donc, mais sous contrat avec des clubs qui se sont avérés assez durs en affaire lorsqu’il s’agit de leurs vedettes. Le parrain, Don Florentino Perez n’a pas le choix. Les offres devront se montrer à la hauteur de l’importance de ce renouveau… et si le président a fait appel à Zidane, c’est qu’il en a de l’importance, ce renouveau.
Il en va de l’honneur de la Famille.
2 commentaires sur “Zidane II : le plus gros défi.”