
À l’issue de chaque week-end, l’équipe d’Arrêts de Jeu vous propose un tour d’horizon des pelouses européennes. Voici votre deuxième volet du Cheat Code.
Premier League : climatisation et chamboule-tout
Au royaume de sa majesté Élisabeth II, l’affiche du week-end n’était nul autre que le derby d’Angleterre : Manchester United recevait son plus grand rival Liverpool dans une opposition qui semblait totalement déséquilibrée. Si les bookmakers donnaient Liverpool grandissime favori de par la dynamique précédant le match (8 victoires en 8 matchs de PL cette saison), et bien ce sont les locaux qui ont surpris, à bien des égards. N’ayant pas grand-chose à perdre et au regard d’un début de saison plus que poussif, les Mancuniens ont joué avec leurs armes et ont mis les ingrédients nécessaires pour bouger le club de la Mersey. Des Red Devils pleins d’énergie, de volonté et d’engagement dans les duels ont contrasté avec le rythme apathique de Liverpool. Manchester United n’était pas dangereux offensivement comme en atteste le 11 de départ d’Ole Gunnar Solskjær, avec pas moins de 7 joueurs à vocation défensive, articulé dans un inédit 3-5-2 contenant une doublette Marcus Rashford-Daniel James chargée de finir les actions. Marcus Rashford a ouvert le score à la 36e minute sur un service de Daniel James venu de la droite. Une ouverture du score pas imméritée au vu de la prestation des Reds de Liverpool en première période qui se sont révélés anormalement timides en phase offensive.
Suite à cela, et avec un arbitrage très généreux pour les locaux, United s’est évertué à casser le rythme à coup de fautes tandis que Liverpool commençait à pousser de plus en plus. Le technicien allemand de Liverpool Jürgen Klopp a eu le nez creux dans son coaching en faisant entrer des joueurs capables de mieux conserver le ballon et être susceptible de créer des différences techniquement. Ainsi, les entrées d’Alex Oxlade-Chamberlain, Adam Lallana et Naby Keita ont été décisives. Le dernier cité a superbement aspiré la défense en feintant une passe dans une direction pour au final décaler Andy Robertson, en position préférentielle pour servir Adam Lallana, héros improbable de Liverpool à la 85e minute et auteur de la plus grosse climatisation de ce week-end. United peut nourrir des regrets, notamment sur le placement hasardeux d’Ashley Young qui ne marque pas Lallana, complètement seul devant le but sur son égalisation. Le nul est somme toute logique et le leader scouse repart toujours invaincu en PL en arrachant son nul au forceps.

Dans les autres rencontres de la fin de semaine, le jeu des chaises musicales s’est enclenché. Arsenal a perdu hier soir 1-0 sur le terrain du promu Sheffield United. Ce match est un assez bon condensé de ce qu’est le Arsenal d’Unai Emery : propose un bon jeu mais manque d’instinct de tueur. Un Arsenal volontaire et s’efforçant de proposer du contenu agréable dans le jeu mais à qui il manque toujours quelque chose. Quand ce n’est pas la finition comme hier soir (due à leur trop grande dépendance du duo Lacazette-Aubameyang dont la gestion interloque plus d’un), c’est le manque de concentration en défense ou le manque de vitesse du milieu de terrain dans les transitions. Cela plus d’autres facteurs expliquent une irrégularité assez déconcertante tant pour ses supporters que pour le spectateur neutre au club. Quoiqu’il en soit, cette contre-performance les fait passer de la 3e à la 5e place. La saison sera longue pour les Gunners.
Ailleurs en Angleterre, Chelsea s’impose sur la plus petite des marges à domicile aux dépends de Newcastle grâce à une réalisation de son latéral gauche Marcos Alonso à la 73e minute. Tottenham n’a pu faire mieux qu’un nul un but partout sur sa pelouse face à Watford. Néanmoins, cela suffit pour leur permettre de retrouver la première moitié de tableau. 7e de PL et à trois points de son ennemi honni Arsenal 5e avec quinze points, les Spurs revivent sans faire de bruit. Les blues retrouvent le top 4 après avoir passé la trêve en embuscade à la 5e place. Manchester City, dauphin de Liverpool, négocie bien un déplacement qui s’annonçait compliqué sur le terrain de Crystal Palace (et qui l’a été). Un succès 0-2 pour des Citizens encore un peu sonnés de leur défaite à domicile juste avant la trêve mais qui réussissent à se remettre à l’endroit en ramenant la victoire. Le nul de Liverpool réduit l’écart à six points entre les deux mastodontes actuels de Premier League. Enfin, Leicester se défait du piège Burnley devant son public. Une rencontre marqué en avant-match par l’émotion au moment de rendre un vibrant hommage à Vichai Srivaddhanaprabha, ex-président de Leicester décédé il y a un an quasiment jour pour jour dans un accident d’hélicoptère. Leicester au panache s’en tire bien en gagnant 2-1 grâce à des réalisation de Jamie Vardy et Youri Tielemans. Chris Wood avait égalisé pour Burnley. Une victoire qui permet aux Foxes de récupérer le fauteuil qui leur appartenait avant la défaite à Anfield, la 3e place.
Liga : le Barca prend la tête
Les doutes continuent de hanter la maison blanche du Real Madrid. Lors de son déplacement à Majorque, le Real a perdu des points après une défaite 1-0. Au delà du score final, c’est la prestation des madrilènes, et surtout le manque d’idée et de révolution de Zizou qui inquiètent. Sans Bale, Modric et Kroos, tous trois blessés ainsi que Hazard devenu papa pour la quatrième fois samedi matin, le spectacle offert par les Merengues fut désolant, et fragilise la place de Zidane au sein du groupe. Le début de match n’annonçait rien de grandiose pour Madrid et Courtois qui ont encaissé un but à la 7e minute sur le seul tir cadré de Majorque. Malgré une possession de balle nette en la faveur du Real Madrid, c’est dans les derniers mètres du camp adverse qu’il y avait des défauts. Imprécisions, manque d’efficacité, mauvais choix… si la Liga semblait être abordable pour la maison blanche, on a l’impression que la saison sera plus longue et difficile que prévu. Après cette défaite, la première en Liga pour le Real, c’est le Barca qui profite et occupe désormais la 1e place du classement.
Un Barca qui est allé gagner 0-3 sur le terrain de Eibar au terme d’un match bien contrôlé par les hommes de Valverde. Malgré un bon pressing des Basques et un jeu plutôt rude sur les adversaires, les Catalans ont su trouver la faille à trois reprises. D’abord par Griezmann, aligné sur l’aile gauche encore une fois, ensuite par Messi puis Suarez. Si les trois joueurs du nouveau trio marquent pour la première fois dans le même match, il semble que les automatismes commencent à se former, de quoi effrayer quelques défenses. On notera également le retour de Samuel Umtiti dans le 11 pour combler l’absence de Gerard Pique. Le défenseur français a réalisé une prestation solide qui lui redonnera probablement la confiance dont il avait besoin.

Dans les autres rencontres, l’Atletico Madrid a été tenu en échec par Valence au Wanda, 1-1. Un troisième match sans victoire consécutif en Liga pour les hommes de Simeone qui occupent la 5e place du classement.
Sixième et avec le même nombre de points, Séville a pris les trois points sur son terrain contre Levante grâce à un but de Luuk De Jong, tandis que Grenade, surprise de ce début de saison, après avoir été promu, confirme ses ambitions en s’imposant 1-0 à domicile contre Osasuna. Les Andalous occupent le podium derrière le Real et le Barca, et sont suivis de près par la Real Sociedad, heureux vainqueur dans la rencontre face au Real Betis, 3-1.
Serie A : déception, frayeur et orgueil
L’ère Stefano Pioli débutait ce week-end côté AC Milan. Après le licenciement de Giampaolo, tous les regards étaient tournés vers le club lombard, en chute libre. Pour son premier match, Stefano Pioli alignait un 4-3-3 mené par Biglia. Et on peut dire que l’entame de match n’a pas été manquée par le Milan AC. Après une belle action de Leao qui ne concluait pas, puis une grosse frappe dangereuse mais hors cadre de Calhanoglu, les milanais semblaient confiants. Décidés, les hommes de Pioli ont mis un pressing sur l’adversaire pour les empêcher de respirer. Efficace, Calhanoglu ouvrira le score à la 20e minutes sur une belle passe de Biglia mais surtout après un enchaînement magnifique. Mais Lecce n’était pas venu pour se laisser marcher dessus. Sur un centre mal négocié par Khouma Babacar, Conti, surpris, touche le ballon du bras, et concède un penalty. Malgré un arrêt dans un premier temps de Donnaruma, ce dernier n’a pas pu empêcher Babacar de pousser le ballon au fond pour faire 1-1. L’AC Milan pousse, joue bien, combine, et Piatek entré en jeu à la 67e, vient couronner le tout en inscrivant ce qui semblait être le goal de la victoire à la 81e. Si on voyait mal l’AC Milan laisser la victoire s’échapper, Lecce n’était pas de cet avis. Moins impliqué, suffisant, à l’image de Suso qui marche et oublie complètement de défendre… les hommes de Pioli subissent une frappe de 25m de Calderoni dans les arrêts de jeu qui viendra annihiler les espoirs des supporters milanais. Score final : 2-2. Malgré une prestation encourageante, les regrets et déceptions rongeront les Rossoneri qui auraient pu repartir sur une belle note.

Toujours à Milan mais chez Les Nerazzuri, cette fois, le spectacle était bien présent. L’Inter prenait les devants sur le terrain de Sassuolo grâce à un beau but de Lautaro Martinez à la 2e minute. Lautaro Martinez, encore lui, tenait son double au bout des pieds mais manquait son face à face après une belle passe de Gagliardini.
Le match semblait lancé pour les Interistes, mais c’était sans compter sur l’adversité de Sassuolo. Sur une belle frappe croisée, Berardi égalise et relance le match. Dans son registre, Lukaku n’aura aucun mal à marquer le second but de l’Inter sur une frappe pied droit après un jeu en pivot redoutable. 1-2. Puis 1-3, sur un penalty de Lukaku, encore lui, provoqué par Martinez. Le break est fait et le match a l’air gagné quand à vingt minutes du terme, Lautaro Martinez transforme un deuxième penalty. A 1-4, plus personne ne voyait Sassuolo se relever. Mais sur leur terrain, les Neroverdi n’avaient pas dit leur dernier mot : un but à la 74e, puis un slalom magnifique de Jérémie Boga qui conclut d’une frappe bien placée mettront les joueurs de Conte dans le doute. Heureusement pour eux, ce sursaut d’orgueil ne bougeait plus le score, et l’Inter prit trois points importants dans la course au titre face à la Juventus.
La Juventus, d’ailleurs, qui s’est imposé 2-1 à domicile contre Bologne avec un premier but de Cristiano Ronaldo puis un autre de Miralem Pjanic, véritable pièce maîtresse du SarriBall. Si Bologne était revenu au score entre-temps, il n’a pas pu stopper l’élan de la Vieille Dame, un petit peu chanceuse dans ce match, et qui conserve son petit point d’avance sur l’Inter au classement.
Dans les autres parties, la Lazio et l’Atalanta n’ont pas pu se départager malgré un match rempli de buts. Malgré une entame excellente de La Dea qui menait 0-3, l’infatigable Immobile inscrivait un premier but synonyme de résurrection. Correa doublait la mise, puis le même Immobile remettait les pendules à l’heure. Match nul donc pour l’Atalanta qui conserve sa troisième place. De son côté Napoli s’est imposé 2-0 sur son terrain face Vérone, grâce à un joli doublé de Milik. La Roma quant à elle, n’a pas pu faire mieux qu’un match nul et vierge sur la pelouse de la Sampdoria, ce qui permet à Cagliari de prendre la 5e place après sa belle victoire 2-0.
Ligue 1 : le PSG accélère, Marseille se relève, Lyon cale encore
En Ligue 1, il n’y aura pas eu de grosses surprises. Le PSG est allé s’imposer 1-4 sur le terrain de l’OGC Nice. Sans Neymar, Gueye, tous deux blessés, ainsi qu’un Kylian Mbappe et un Cavani sur le banc, tout juste de retour de blessure, les parisiens ont pu compter sur un étincelant Di Maria, auteur des deux premiers buts et impliqué dans les deux derniers. Si l’écart final est large, Paris se sera quand même fait peur. Après 45 minutes excellentes, les hommes de Thomas Tuchel ont fait preuve de suffisance, à l’image de cette bourde de Marquinhos : sur un centre adverse, le brésilien, entré à la pause à la place de Thiago Silva, tente de remettre le ballon de la poitrine dans son rectangle et manque sa remise. Il n’en fallait pas plus à Ganago pour réduire l’écart et relancer Nice. Malheureusement, après un deuxième carton jaune, Cyprien sera exclu et abandonnera les siens. Ce n’est pas tout puisque dans la foulée, la VAR interpelle l’arbitre François Letexier pour une gifle de Herelle donnée à Paredes. Le joueur niçois est justement poussé vers la sortie. A 11 contre 9, les parisiens, clairement moins sereins qu’en première période, ont pu compter sur Kylian Mbappe, monté au jeu à la 83e et buteur quelques instants seulement après. Le jeune français donnera ensuite un assiste à Mauro Icardi en toute fin de match, synonyme de coup de grâce.

Rudi Garcia, tout juste arrivé en terre lyonnaise, n’aura pas su accrocher les trois points pour son premier match. Lyon n’a pas su faire mieux qu’un triste 0-0 sur sa pelouse contre Dijon malgré une totale domination. Malgré ça, le visage affiché par Denayer et ses coéquipiers fut de bonne augure pour la suite. Le manque d’efficacité reste cependant à corriger. Lyon se retrouve à la 17ème place du classement, à un petit point de la zone rouge.
Après quatre rencontres sans victoire (3 nuls et 1 défaite) Marseille était attendu. Au Vélodrome, les marseillais ont disposé de Strasbourg, 2-0. Si le premier but est arrivé après deux minutes de jeu, le deuxième est arrivé en toute fin de match, avec ce penalty transformé par Kevin Strootman. Marseille prend la 4e place du classement et devance Angers déclassé à domicile contre Brest. Malgré 29 tentatives, Le SCO a laissé filer les trois points et enchaine un troisième match consécutif sans victoire et un premier revers à domicile, après cette défaite 0-1.
Dans les autres rencontres, Nantes a perdu des plumes sur le terrain de Metz. Les Nantais, actuels dauphins des Parisiens, ont perdu sur la plus petite des marges. Un but de Habib Diallo (auteur de 7 des 9 buts inscrits par son équipe) a permis à Metz de prendre l’avantage. Cette victoire, si elle voit les Canaris perdre du terrain sur le PSG au classement, permet aux Grenats de sortir de la zone rouge.
A noter également, la victoire de Monaco face à Rennes, 3-2. Les monégasques ont eu peur, mais Slimani et Ben Yedder n’ont pas tergiversé devant le but et ont offert une victoire importante à Monaco qui s’éloigne un petit peu de relégation. Quant à Reims, auteur d’un très bon début de saison, la confirmation ne s’est pas faite désirée. Reims s’est imposé 1-0 sur son terrain face à Montpellier, et se place ainsi sur le podium.
Bundesliga : Dortmund fait la bonne opération
C’est probablement le championnat le plus serré pour le moment. Seulement deux petits points séparent le Borussia Mönchengladbach, 1er et le Bayer Leverkusen, 9e.
Ce week-end, le Bayern Munich se déplaçait à Augsburg. Le début du match fut rêvé pour l’hôte qui marquait dès la 1ère minute de jeu. Malmené, le Bayern n’était quand même pas venu pour faire de la figuration, et un quart d’heure plus tard, Lewandoski remettait son équipe sur de bons rails après un beau centre de Gnabry. Ce fut ensuite au tour de l’allemand de se distinguer après une belle action individuelle, suivie d’une frappe pied gauche imparable. Le Bayern prenait le match à son compte, mais Augsburg ne se laissait pas faire. Après quelques tentatives échouées, Finnbogasion marquera le but égalisateur dans les arrêts de jeu, de quoi tenir Kovac et ses hommes en échec après ce 2-2.
Dans le choc qui opposait Leipzig à Wolfsburg, Julian Nagelsmann avait à cœur de repartir avec les trois points. En effet, avec une seule victoire sur ses quatre derniers matches, Leipzig devait impérativement gagner à domicile pour se relever. Mais il n’en fut rien. Malgré un match assez ouvert, le premier but arrivait à la 54e par Timo Werner. Mais Wolfsburg n’est pas à la deuxième place du classement par hasard. Encore invaincu en Bundesliga, les loups parvinrent à recoller au score grâce à Weghorst. Même si les deux équipes poussaient, le résultat n’évoluait plus.
De son côté, Dortmund a pris les trois points face au Mönchengladbach. Une victoire 1-0 grâce à un but de Marco Reus un peu avant l’heure de jeu. Les hommes de Lucien Favre ont effectué l’opération du week-end en Allemagne et colle le Bayern Munich au train, tandis que Leverkusen s’est incliné 3-0 à Francfort, alors que Hoffenheim n’a pas loupé l’occasion de gagner sur son terrain face à Schalke, 2-0.

Arrêts de jeu